L’enseignement-apprentissage de l’anglais et du français langues étrangères à l’université : des inégalités langagières dans un contexte culturel massivement monolingue
Resumen
Vivre l’expérience de l’étrangété des pensées exprimées dans une autre langue que la sienne constitue une expérience herméneutique basique, puisque une telle rencontre aurait la fonction de mettre en cause les propres certitudes et de lever ainsi une barrière contre l’etnocentrisme de la pensée scientifique. La rencontre avec d’autres langues institue ainsi une expérience basique dans l’histoire universelle de l’apprentissage et de la réflexion des chercheurs.
Rainer Hamel, 2013, El campo de las ciencias y de la educación superior entre el monopolio del inglés y el plurilingüismo: elementos para una política del lenguaje en América Latina.
Quelles langues faut-il enseigner à l’université en Amérique Latine et en particulier en Argentine ? Quel rôle dans la production, la transmission et la circulation des connaissances ont-elles à jouer dans l’ère de la globalisation/mondialisation ? Dans quel contexte académique/scientifique seront utilisées ces langues ? Puisque l’université ne peut pas être isolée du milieu social dans lequel elle évolue, quels éléments dans ce contexte influent sur l’apprentissage des langues étrangères (LE)? Quels sont les besoins et les modalités d’apprentissage des nouvelles générations d’étudiants ? Quelles compétences langagières faudrait-il développer chez ces apprenants ? Quels genres discursifs écrits et oraux peut-on leur proposer? Les lignes qui suivent essaient de fournir des éléments de réponse à ces questions.
Cette réflexion, qui met en question le rôle des langues à l’intérieur du champ scientifique et communicationnel de la science et des études supérieures, se nourrit des résultats d’une recherche sur l’enseignement-apprentissage de l’oral scientifique en quatre langues: allemand, anglais, français, et portugais que nous avons effectuée à l’Université Nationale du Comahue, en Patagonie Nord.